Pour la vaccination - Contre une obligation sectorielle de vaccination
- Är Personalvertriedung

- 8 févr. 2022
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Beaucoup de temps a passé depuis le début de la pandémie en Europe et au Luxembourg. Alors qu'au début, les professionnels de la santé étaient applaudis et loués comme étant indispensables à une société, il semble aujourd'hui, presque deux ans plus tard, que l'on cherche plutôt des coupables pour ne pas (encore) voir la lumière au bout du tunnel.
Malheureusement, au niveau national, la campagne de vaccination du gouvernement ne semble pas avoir eu le succès espéré, car il semble que le simple effort de sensibilisation n'ait pas permis d'atteindre le taux de vaccination souhaité. La stratégie récente de mesures restrictives à l'encontre des personnes qui refusent de se faire vacciner, n'a fait que durcir les fronts.
Le Syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs souligne que le débat sur l’obligation vaccinale sectorielle dans le secteur de la santé et des soins va nuire davantage à l'acceptation des mesures de vaccination. Le doigt politique pointé en direction du secteur de la santé risque en outre d'être plus que contre-productif face à l'urgente nécessité de solidarité dans la crise sanitaire persistante, surtout en ces temps d'agressions verbales et physiques de plus en plus fréquentes, entre autres, à l'égard du personnel des laboratoires.
Le Syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l'OGBL ne remet nullement en question la responsabilité sociale de chacun dans le débat sur la vaccination. La vaccination reste aujourd'hui encore notre arme la plus puissante dans la lutte contre la pandémie. Mais une obligation vaccinale sectorielle conduit à une stigmatisation de ceux qui s'engagent pour nous jour après jour depuis 2 ans. Vaccinés ou non vaccinés.
De plus, la question de la vaccination n'est qu'un élément de la lutte contre le covid. Alors que les salariés du secteur de la santé et des soins voient depuis des années que leur santé ainsi que la sécurité des patients sont mises en péril par le manque de personnel, une politique d'investissement inexistante, des réductions de lits et des efforts de privatisation récurrents, il ne faut aujourd’hui en aucun cas que tout le poids de la lutte contre la crise sanitaire repose uniquement sur leurs épaules.
C'est sans doute grâce à la grande revalorisation des carrières en 2017 et aux deux renouvellements des conventions collectives qui ont suivi, tant dans le secteur des soins (SAS : décembre 2020) ainsi que dans le secteur de la santé (FHL : décembre 2021), que le Luxembourg a été jusqu'ici épargné des départs massifs de personnel de santé observés dans d'autres pays européens. Il serait cependant plus que négligent de prendre le risque d'aggraver le manque de personnel dans le secteur en pleine pandémie, avec la pression psychologique supplémentaire d'une vaccination obligatoire sectorielle.
Alors que le refus de la vaccination doit également être analysé politiquement, l'OGBL, qui est à la tête des deux négociations de la convention collective, regrette que la politique, contrairement aux partenaires sociaux, n'ait pas donné au secteur la reconnaissance nécessaire et n'ait pas réalisé jusqu’ici des investissements supplémentaires dans l’amélioration des conditions de travail du personnel.
Seuls des investissements publics concrets permettront d'améliorer ces conditions afin de contrer la pression constante, d'éviter l'épuisement collectif et de nous donner une base solide pour l'avenir.
Dans ce contexte, il faudrait entre autres augmenter les effectifs et introduire une dotation minimale en rapport avec le nombre de patients et les qualifications nécessaires.
Le Syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l'OGBL souligne qu'il est aujourd'hui plus important que jamais de mettre en avant l'idée de solidarité, de développer politiquement la logique publique de notre système de la santé et appelle chacun à faire sa part pour garantir la sécurité de tous. Notamment pour protéger ceux qui nous soignent ainsi que nos proches en cas d'urgence.


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